undergrowth
38×46, oil on canvas
Comme pour la nuit sur le lac, celui-ci peut profiter d'un éclairage spécifique. Ce serait une sorte de pénombre, en quelque sorte intime et dans une lumière chaude mais avec beaucoup de diffusion, très tamisée, le tout placé à une certaine distance, pour que l'ombre puisse respirer. J'ai essayé de faire un rendu avec un soft pas terrible d'étalonnage, et je n'appellerais pas ça un franc succès. Ce serait plus simple si vous alliez vous promener dans la forêt. J'entends, une vraie forêt, avec un sous-bois, où la lumière est diffusée par la canopée. C'est l'idée. Vous savez ce qui différencie une image sur un écran ou sur un tableau ? Sur un écran, que ce soit un smartphone ou un écran de cinéma, la lumière est dans l'image, tissée avec. L'image est faite de lumière, concrètement. Dans un tableau, la lumière vient de l'extérieur et rebondit sur l'image. Donc il faut éclairer correctement un tableau, ça a énormément d'importance. Certaines peintures sont meilleures quand on les éclaire de gauche, d'autres de droite, etc. Un chef d'oeuvre mal éclairé gardera son âme pour lui tout seul. Une partie du boulot dans la peinture, c'est d'attraper la lumière, de l'enterrer, de la renvoyer comme une balle de tennis, ou de la laisser repartir sans la toucher, suivant ce que vous essayez de faire. C'est pour cette raison que la peinture à l'huile, par exemple, est un outil impressionnant : elle offre de très nombreuses options et une grande richesse de possibilités pour danser avec la lumière, techniquement parlant. Pour vous dire le vrai, la peinture à l'huile offre trop de possibilités pour qu'on puisse parvenir à les maîtriser toutes en une seule vie. Pour vous dire le vrai deux fois, en maîtriser une seule est déjà potentiellement le travail d'une vie. C'est pas la peine de vous dire que j'ai rapidement fait mon choix : n'en maîtriser aucune, les ignorer toutes. Je suis juste content de tartiner avec mes gros doigts.